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Croyance

La médisance (Al-Ghibah)

En ce qui concerne la médisance et sa définition on la retrouve dans le hadith rapporté par Muslim (2589, 4/2001).

D’après Abû Hurayrah :

Le Prophète (paix et bénédiction sur lui) à dit : « Savez-vous ce qu’est la médisance ? ». Les compagnons dirent : « Allah et Son prophète en savent plus que nous. »

Il dit : C’est le fait de parler de ton frère d’une façon qui ne lui plairait pas.

Certains demandèrent : « Qu’en penses-tu, si ce que je dis de mon frère est vrai ?

Le Prophète (paix et bénédiction sur lui) répondit : « Si ce que tu dis sur lui est vrai, tu te seras rendu coupable de médisance. Mais si ce tu dis sur lui est faux, tu l’auras alors calomnié (bahattahu).

La médisance un péché trop présent dans notre quotidien

De nos jours, nous sommes très nombreux à être victime de médisance et à la fois auteur. Effectivement nos paroles ne sont pas souvent maîtrisées, et ceci remonte à l’époque du Prophète (paix et bénédiction sur lui).

‘Ai’shah dit un jour :

« Ô Messager d’Allah ! La petite taille de Safiyah n’est pas le moindre de ses défauts… ».

Le Prophète (paix et bénédiction sur lui répondit :

« Tu viens de prononcer une parole qui, si on la mélangeait à l’eau de la mer, l’aurait polluée. »

Source : Hadith authentique, présent dans les Sunans d’Abu Dawud.

Par conséquent Médire peu ou médire beaucoup est tout aussi interdit.

6 situations qui ne sont pas de la médisance

Les situations qui ne sont pas considérées comme de la médisance ont été versifiées dans le poème suivant :

Dénigrer n’est pas médire dans six cas typiques :

  • Se plaindre d’une injustice pour la faire cesser.
  • Désigner une personne par son défaut physique.
  • Prévenir contre qui représente un danger.
  • Citer les péchés de qui les faits en public.
  • Citer les défauts pour qu’un mufti puisse juger.
  • Demander de l’aide pour qu’un méfait s’éradique.

Vous trouverez les vers dans Subul As-Salam (1583) dans lequel on trouvera les arguments appuyant ces six circonstances pour qui voudrait approfondir la question.

Comment se repentir de la médisance ?

Ibn Al Qayyim a dit dans son ouvrage intitulé : Al-Wabil As-Sayyib (p.131. On rapporte du Prophète (paix et bénédiction sur lui) que l’expiation de la médisance est de demander qu’Allah pardonne à celui de qui on à médit, en disant :

« Ô Allah ! Pardonne-nous ainsi qu’à lui. »

Note : Ce hadith est mentionné par Al-Bayhaqi dans Ad-Da’awat Al-kabir dont l’auteur a dit « Ce hadith présente une faiblesse ».

Ce que disent les savants

Les savants ont deux avis au sujet de la manière de se repentir du péché de médisance. Ces deux avis ont été rapportés de l’Imam Ahmad et se résument à ce qui suit :

  • Est-il suffisant pour se repentir de la médisance de demander à Allah de pardonner à celui dont à médit ?
  • Ou bien est-il obligatoire d’informer la personne concernée et de lui présenter ses excuses ?

L’avis le plus correct est qu’il n’y a pas besoin de l’en informer. Il suffit de demander à Allah de pardonner à cette personne et de mentionner ses qualités aux individus à qui on a parlé de ses défauts. C’est l’avis partagé par Shaykh Al-Islam Ibn Taymiyyah et d’autres.

Ceux qui sont d’avis qu’il est nécessaire de l’en informer se sont basés sur le fait que la médisance est similaire aux droits touchant aux biens matériels. Or la différence entre les deux situations est évidente. En effet, concernant les droits touchant aux biens matériels, la personne spoliée tire parti des biens qui lui reviennent de droit.

Explication du deuxième avis

Si elle veut, ensuite, elle peut les garder ou les donner en aumône. Alors que pour la médisance, ce n’est pas possible, et la personne de qui on a médit ne tire aucun parti du fait qu’on l’en informe, et c’est même le contraire du but recherché par le législateur qui risque de se produire.

En effet, en informant la personne concernée, son coeur éprouvera de la haine et risque de souffrir en entendant les propos qu’on a eus à son égard.

Cela peut même aller jusqu’à accentuer son animosité au point où elle déciderait de ne jamais pardonner à la personne qui a médit d’elle. Or si l’en informer mène à ce genre de conséquences, le législateur ne peut l’autoriser ou même le tolérer, et encore moins le rendre obligatoire et l’ordonner. Toute la législation s’articule autour de la prévention des dommages et leur minimisation, et non autour de leur réalisation partielle ou complète. Et Allah est plus savant. Fin de citation.

« Et ne médisez pas les uns des autres ». (S. Al-Hujurat, V.12).

Source de l’article : Conseils aux femmes musulmans, p.41 à 43, livre disponible ici.

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